Session proposée avec une traduction simultanée français/anglais |
Le 30 mars dernier, soit un mois après l’invasion russe en Ukraine, l’Agence de l’ONU pour les migrations estimait que plus de 4 millions de personnes avaient fui leur pays en guerre, ce qui constitue le plus grand déplacement de populations observé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Ce type de situation d’urgence pousse les agences de santé publique à se réinterroger sur leur rôle dans les défis que constituent ces mouvements massifs de populations et d’accueil des réfugiés. Ces réflexions en situation d’urgence font aussi écho aux enjeux liés à l’accueil de migrants et réfugiés déjà pris en charge sur notre territoire et déjà intégrés dans les politiques de santé publique. Prise en charge socio-médicale adaptée et garantie d’une continuité des soins sont des objectifs qui recouvrent de nombreux enjeux tels que la disponibilité d’une médecine adaptée aux différentes réalités sociales des personnes exilées, d’une prise en compte de la diversité des parcours migratoires qui eux-mêmes impliquent des différences de besoins, ainsi que des déterminants socio-culturels sur les comportements individuels de prévention et de soins (littératie en santé, consommation et comportements à risque, recours aux dispositifs de prévention et aux soins etc.).
Garantir la santé de ces populations implique de penser l’exil, ses différents schémas et les conditions de précarité qui y sont souvent associées. Cette session propose en ce sens de rassembler chercheurs, acteurs de terrain et agent pour la santé publique afin de réfléchir ensemble aux enjeux liés à l’amélioration de la santé des populations en exil.
Annabel Desgrées du Loû, Ceped
Jean-Claude Desenclos, ex-directeur scientifique, Santé publique France